Comment réaliser sa première séance BDSM ?

Vous êtes un couple et vous voulez vous essayer au BDSM ? Vous n’y connaissez pas grand-chose, et même si cela vous excite, cela vous fait également peur ? Vous ne savez pas par ou commencer et comment vous y prendre ?

Je vais essayer, dans cet article, de vous aiguiller sur les choses à faire ou ne pas faire pour une première séance BDSM.

Faire le premier pas, c’est assez complexe. Si vous êtes déjà en couple, c’est un avantage : vous vous connaissez bien l’un et l’autre et vous vous faites confiance. Simplement, vous avez déjà, au quotidien, un rapport d’égal à égal. Il risque donc d’être difficile pour vous de « déséquilibrer » vos rapports. Nous allons voir comment cela est possible.

Au contraire, si vous rencontrer votre partenaire BDSM pour la première fois, les choses risquent d’être radicalement différentes. Le rapport déséquilibré des pouvoirs se fera sans doute plus facilement (Si vos attitudes, vos personnalités correspondent vraiment à l’étiquette que vous vous donnez dans cette relation ; soit dominant, soit dominé). Ce qui risque d’être un frein, c’est le manque de confiance, l’inconnu dans lequel vous vous plongez l’un et l’autre, puisque vous ne vous connaissez pas encore.

Comme ses situations sont très différentes, je vais séparer la première partie de cet article en deux catégories.

  1. Vous êtes déjà en couple « vanille » avec votre partenaire BDSM

Avant toute chose, communiquez ! Dites-vous pour commencer ce qui vous attire réellement : être psychologiquement soumise, vivre un moment sado-maso, peut-être même les deux ensemble. Dites vous que tout est possible évidemment et que chaque relation est unique.

Être Maître ne veut pas dire être sadique, et encore moins manipulateur. Être Maître veut simplement dire : avoir le dessus sur l’autre et prendre le contrôle. Cela oblige une grande part de responsabilité pour l’un et un plus grand lâcher-prise pour l’autre.

Étant donné que vous vivez déjà une relation ensemble basée sur un schéma plutôt d’égal à égal, il est temps pour vous de bousculer vos habitudes. De toute façon, si cela vous tente, c’est que pour l’un, voire les deux, vos personnalités penchent déjà vers une attitude D/s [=Dominant.e/soumis.e].

Je préconise réellement que l’envie vienne des deux, car si le désir BDSM n’est pas réciproque, autant vous dire qu’il est inutile de s’essayer juste « pour faire plaisir » à votre moitié. Je préfère vous le dire tout de suite : cela ne marchera pas, au risque même d’altérer quelque chose entre vous. Encore une fois : communiquez, et mettez réellement vos envies respectives à plat. Essayer de vous entendre pour que chacun puisse s’épanouir sans se forcer à quoi que ce soit, c’est FON-DA-MEN-TAL !

Une fois que vous vous êtes entendu sur vos envies respectives, il est temps de vous lancer.

L’important à cet instant sera de réussir à rentrer dans le rôle que vous vous êtes donné. Je vous conseil d’être naturel tout en chassant de vous l’idée de votre partenaire du quotidien. Ne pensez plus aux litiges des chaussettes qui traînent ou des lunettes de toilettes non rabattues. Investissez votre rôle et jetez vous pleinement dans l’émotion de l’instant. Coupez-vous de tout le reste. Quoi qu’il en soit autrement, cette nuit, vous devenez Maître ou soumise. Rien d’autre n’a d’importance. Laissez-vous la possibilité d’investir vos rôles convenablement et sans retenue.

  1. Vous ne vous connaissez pas encore, vous vous rencontrez directement dans le cadre BDSM.

C’est un peu plus délicat, mais cela ouvre grand le champ des possibles. Quoi qu’il en soit, la communication est là aussi primordiale. Je préconise fortement la rédaction d’un contrat avant tout. C’est assez sérieux comme acte, je sais bien, mais cela permet une bonne fois pour toute d’exprimer ses limites et ses désirs et tenir une « preuve » écrite de ce que vous promettez à l’autre ou pas.

Prenez le temps de le lire ensemble, de le relire, de le faire évoluer, d’y noter tout ce qui vous passe par la tête, même le plus anodin. Faites quelque chose qui vous ressemble, même si cela ne se résume qu’à quelques lignes. Réfléchissez-y bien, ne faites pas cela à la légère.

Il serait fort dommage de faire une première expérience ratée qui vous dégoûte à jamais car l’autre vous a fait ceci ou dit cela et que cet acte pourtant évitable à tout fait s’écrouler. Prenez des exemples simples : un crachat au visage, qui peut être très humiliant, que beaucoup peuvent refuser (et se voir même totalement choqué) tandis que d’autres adorerons et réclamerons. Il en est de même pour les insultes, la douleur, etc.

Une fois le contrat fait, si vos désirs concordent évidemment, il faudra surtout se concentrer sur l’écoute, l’attention. Prenez la peine de sonder votre partenaire, d’ouvrir l’œil pour étudier et deviner les zones plus érogènes, plus désagréables, les mots qui font vibrer, les attitudes qui plaisent, qui rassurent, etc.

Aussi, tentez d’instaurer le climat de confiance avant tout. N’essayez pas de focaliser sur l’acte de consommer votre relation, mais plutôt sur l’idée de la rendre pérenne, tisser un véritable lien, fort. Qu’il soit baigné de confiance, de sincérité, pour permettre ainsi des moments de sexe décuplés.

Car le BDSM, c’est aussi ça : aller au plus proche de ses limites personnelles, et parfois même ; les dépasser. Alors pour que tout cela soit possible, il faut des bases solides. Il s’agit entre autres de la confiance, la sincérité, la disponibilité, l’écoute, le soin porté à l’autre.

  1. Dans les actes, concrètement ?

Commencez petit à petit, n’arrivez pas dans l’idée qu’une première BDSM vous permettra d’aller loin en matière d’acte sexuel et sado-maso. Je déconseille donc les séances où, plein d’enthousiasme, vous allez soumettre l’autre à l’extrême. Concrètement, éviter ce qui est très engageant : du style exhibitionnisme, plan à plusieurs, douleurs intenses, blessures visibles à moyen et long terme, actes trop intimes (type sodomie) trop douloureux ou simplement trop extrêmes (insultes très humiliantes)

Je ne le répéterai jamais assez, mais… : dans le BDSM, tout est question de patience et de travail de fond, sur le psychologique. Plus le lien entre vous sera solide plus le sexe sera intense et poussé.

  1. Pour bien débuter le D/s

Nommez-vous, ou renommez-vous. « Monsieur », « Maître » et le vouvoiement sont pour moi LA base absolue. Rien n’empêche de vous tutoyer au quotidien et de vous vouvoyer lorsque vous démarrez une « séance »

Faites vous comprendre l’un et l’autre votre place ; dans les mots, mais aussi dans les attitudes, les postures. La soumise, toujours positionnée plus bas que le dominant permet bien de donner à l’un et à l’autre une place dans l’espace qui correspond au rang qu’il se donne.

De façon plus subtile, la privation de la parole, les privations sensorielles, le regard baissé,  le discourt sont des façons d’introduire un lien D/s qui vous correspond.

  1. Pour bien débuter le SM

Mon seul conseil : avec délicatesse, oui oui. Commencez vraiment tout doucement, en modérant chacun de vos gestes. Même s’il s’agit d’une fessée tout ce qu’il y a de plus simple.

Donnez-vous un code d’alerte si vous en ressentez le besoin, si vous vous connaissez trop peu. Voici le plus fréquemment utilisé : jaune quand c’est limite et rouge lorsqu’il faut s’arrêter.

En respectant tous ses petits conseils, vous mettez toutes les chances de votre côté pour réussir une belle première fois. Encore et toujours, écoutez-vous, et allez-y petit à petit. Donnez-vous confiance l’un en l’autre et avancez selon vos envies, tâchez d’être naturel et sincère. Si quelque chose ne va pas, n’ayez surtout pas peur de le dire, et en face, soyez à l’écoute de cela, disponible au dialogue.

Sur ce, je vous souhaite de belle découverte et surtout, un chemin BDSM aussi long que vous le désirez. Au-delà, le plaisir est le seul mot d’ordre. Je vous le rappelle ; chaque relation est unique, à vous de construire la vôtre 😉

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