Le standard
Vaste sujet que sur lequel j’avais envie de m’exprimer depuis longtemps.
Vaste sujet que sur lequel j’avais envie de m’exprimer depuis longtemps. Nous y voici. Un sujet qui touche sensiblement au BDSM, un triste constat.
Le standard des actes, des mœurs
Effectivement, il y a dans le BDSM de nombreuses normes à droite et à gauche, comme des écoles du BDSM qu’il faudrait suivre et respecter scrupuleusement pour avoir l’honneur de porter l’étiquette prestigieuse du « véritable » Maître ou de la véritable soumise. L’objet de cet article ne sera pas focalisé à ce sujet, car j’ai déjà abordé ce thème dans les articles « protocole » et « le vrai BDSM ».
J’estime que chacun a le droit et doit vivre son BDSM (au même titre que sa vie toute entière) comme il l’entend. J’ai beaucoup de mal avec le jugement de ceux qui se permettent d’avoir un avis (virulent et négatif très souvent) sur ceux qui vivent leurs BDSM différemment, ou devrais-je dire leurs sexualités, car dire BDSM reviendrait à coller une étiquette dont personne n’a besoin.
Je le dis et je le répète ; j’ai pratiqué le « BDSM » avant même de savoir que certains lui donnait un nom. Que je le nomme ou pas ne changeait rien à ma sexualité et cela n’a rien changé ensuite. Oh si ! Excusez-moi, cela a changé quelque chose : lorsque naïvement, je me suis « associé » au monde connu et autoproclamé du BDSM j’ai été jugée, et même virée fissa. Et comme je ne me suis pas laissé faire, on s’est littéralement acharnée sur moi, me faisait une réputation bien sympathique puis colporté des calomnies à mon sujet.
Et pourtant ! Que tout le monde se calme ! Il ne s’agit que de sexe non ? Il existe des choses dans la vie qui méritent d’avantage d’y dépenser son énergie, vous ne pensez pas ? La protection animale, le bien-être de nos ainés qu’on abandonne, la planète que nous dévastons. J’en aurai à la pelle des sujets pour lesquels il faut se battre ! Mais le sexe… C’est que du bonheur, c’est personnel et ça ne fait de mal à personne (tant qu’il y a consentement, évidemment !) Alors, dites-moi, en quoi ma sexualité quelle qu’elle soit, vous perturbe ? J’aimerais beaucoup savoir !
Le standard des corps
Voilà ce sur quoi j’avais envie de vous écrire réellement. J’ai un cri du cœur à pousser aujourd’hui.
Comme vous le savez, je suis une femme ronde, très ronde, et j’en souffre depuis que mon poids n’est plus dans la moyenne acceptable aux yeux du monde qui m’entoure. Bien sûr je suis essoufflée plus vite, bien sûr je rêverai de porter des bas aussi facilement qu’une femme de 50 kilos et de longues cuissardes en cuir, bien sûr j’aimerai avoir un corps différent de celui que j’ai. Ces frustrations que mon corps m’inflige me font déjà payer assez cher le fait d’avoir un « trouble alimentaire » pour ne pas dire une maladie. Car être gros pour l’opinion publique, c’est simplement être une feignasse qui passe sa journée entre son frigo et le canapé. Eh bien, je dois vous apprendre que ceux qui pensent ceci font largement erreur. Alors voilà, je n’ai pas besoin qu’on m’enfonce davantage. Car dénigrer un gros sur son poids, c’est comme aller offrir une corde à un suicidaire, tendre une bouteille à un alcoolique. Impensable, intolérable !Aujourd’hui, le culte de la beauté affronte aussi la tolérance. Ces deux mondes s’opposent. Voilà comment au 21e siècle des ados se suicident parce qu’ils sont roux d’une part et d’autres part des filles s’assument avec leurs poils contre tous les diktats de la beauté et son encouragées massivement.
Aujourd’hui, le culte de la beauté affronte aussi la tolérance. Ces deux mondes s’opposent. Voilà comment au 21e siècle des ados se suicident parce qu’ils sont roux d’une part et d’autres part des filles s’assument avec leurs poils contre tous les diktats de la beauté et son encouragées massivement.
Concernant le BDSM en particulier, je sais à quel point l’image compte. Je comprends parfaitement, car je suis moi-même partisane de cela. J’aime beaucoup le visuel, les belles images, les clichés évocateurs avec de la recherche, de la sensualité, un message dégagé plutôt qu’un sexe en gros plan. Simplement, dans ce que je vois, le corps féminin est toujours représenté parfaitement, sans un bourrelet ni un millimètre de cellulite. J’ai le sentiment même que le BDSM fait l’apologie du corps parfait. Je sais également que certaines soirées sont interdites aux personnes qui ne rentrent pas dans les standards de la perfection. Soit, ces soirées-là trop superficielles ne m’intéressent pas. La seule chose que je déplore, c’est l’apologie que l’on peut faire malgré nous du corps parfait.
D’autant plus que j’ai pu constater avec les années que les femmes rondes sont très nombreuses dans notre milieu. Alors est-ce que les hommes apprécient les femmes charnues malgré tout ? Ne nous mentirions pas un peu à nous-même en véhiculant des images qui ne nous ressemble finalement pas tant que ça ? Car ainsi, nous ne faisons que creuser l’écart entre le fantasme et la réalité. Nous cultivons les complexes.
J’aimerais tellement qu’on affiche nos corps comme ils le sont vraiment. Cela arrive quelques fois pour le bonheur de tous, mais trop peu souvent. J’aimerais que les femmes se décomplexent d’avantage et qu’elles osent assumer leurs corps, avec toutes leurs beautés, mais aussi leurs imperfections. Qu’on arrête de courir après des idéaux pour pouvoir plaire plus, ce qui est faux.
Mesdames, ce qu’on aime chez une femme, c’est ce qu’elle représente de sensualité, de sensibilité, de sex-appeal ou encore de féminité. Et cela, c’est un ressenti propre à chacun. Je m’explique : la féminité ne s’exprime pas toujours avec des talons aiguille, le charme s’exprime parfois dans la délicatesse d’un geste et non pas d’un visage sans la moindre imperfection.
Mieux encore ; pour certains hommes, la beauté d’une femme se trouve dans un ventre tel que le mien. Eh oui ! Qui pourrait le croire ? Pas moi en tout cas qui complexe tellement sur mon ventre… J’ai remarqué que mon Monsieur l’adore pourtant, autant qu’il aime toutes mes imperfections, car toutes ses choses font partie de moi. Et je vous assure, être aimé tel que nous sommes, c’est si beau.
J’ai souvenir de Charles qui me faisait du chantage au sujet de mon poids, il m’a même dit une fois « si tu grossi, je te largue ». Sur le coup, je n’ai rien dit, car j’avais honte de mon corps. Je me disais même « estime toi déjà heureuse qu’il veuille de toi avec un corps aussi laid et gros que le tiens ». Maintenant je sais que j’aurais dû le quitter sur-le-champ après des mots pareils.
Aujourd’hui, l’amour que mon Monsieur porte à mon corps non pas seulement pour ce qu’il est, mais aussi pour la personne qu’il renferme est [déjà normal avant tout] mais aussi fondamental pour m’aider à m’accepter telle que je suis. Pour m’aider à aller mieux à ce sujet. Car je suis certaine que si je suis bien dans ma tête, je vais être bien dans mon corps et peut-être même maigrir, qui sait.
J’ai toujours été heureuse d’incarner cette forme hors norme du corps féminin hypersexualisé et rien que pour cela, je vais continuer à le faire, même si je vais prendre 40 kilos ou en perdre autant. Je suis contente d’être la version grosse de Céline Messine qui faisait quant à elle l’apologie du corps parfait. Je n’ai jamais voulu cacher mon corps même si je l’ai toujours mis en valeur sur ce que je trouvais le plus beau à montrer. J’aimerais véhiculer un message positif et encourager tout ce milieu en ce sens.
Je sais que je régale mes lecteurs par mes textes, mais aussi par les images de mon corps aussi rond et je vous remercie de m’encourager en ce sens, de me donner l’envie de continuer, d’afficher avec toujours autant d’enthousiasme votre plaisir à me voir ainsi. Je veux remercier aussi et surtout l’homme qui partage ma vie aujourd’hui car il à su injecter en moi tout ce positif qui m’a poussé à la rédaction de cet article.