Lettre ouverte à Papang
Mon amour,
Voilà quelques jours que j’ai du temps devant moi comme je n’en ai que trop rarement et j’avais envie d’en profiter pour écrire. Chose qui me manque énormément.
Mais alors sur quoi écrire ? Notre dernière séance ? Celle de lundi dernier ? Un article « théorique » sur l’un des pans du BDSM ? Non pas vraiment envie… Ce dont j’ai le plus envie, là tout de suite, si je laissais mon instinct me guider, comme j’aime à le faire à chaque fois, c’est de t’écrire, à toi. L’authenticité dont j’aime à penser faire preuve me donne l’envie dévorante de te faire cette lettre ouverte. Te parler, encore et encore et crier au monde entier tout ce que mon cœur et mon corps traverse à ton contact.
Je sais que tu sais. Je sais que je n’ai rien besoin de dire ou même de faire pour que tu saches et pour t’apprendre quoi que ce soit. Aujourd’hui, je traverse une période de ma vie grâce à toi qui est sans précédent, vraiment. Le bonheur qui me remplit, qui grandit en moi et qui me comble m’apporte chaque jour, chaque seconde un sentiment de plénitude infinie. Nous le savons, rien n’est jamais parfait, pas même notre histoire, pas même notre couple si atypique. Mais tu sais quoi, c’est exactement ça qui me plaît et qui me charme. Tu es la personne imparfaitement parfaite pour moi et j’espère qu’en retour, je suis celle qui te fais ressentir la même chose.
Nous nous sommes rencontrés d’une façon que nous savons très particulière. À la fois merveilleuse et terriblement difficile aussi. Tu m’a sorti d’un engrenage entremêlant solitude et tristesse, ponctué de désillusions perpétuelles. Les belles paroles, j’en ai soupé, vraiment. D’ailleurs, pour te l’avoir assez dit, je crois à la puissance des mots, mais dans la bouche de certains hommes, j’ai compris aujourd’hui que les mots pouvaient n’avoir aucune valeur. Alors, combien de fois, j’ai pu te dire, « c’est bien beau tout ce que tu me dis, mais j’attends de voir. J’attendrais les actes, j’attendrais la fidélité, j’attendrais le temps qui passe et constater au fil des jours, des mois et des années ta présence sans faille et la puissance de tes sentiments que tu dis inaltérables. Comme d’autres ont pu me le dire avant toi, sans tenir la moindre promesse »
Aujourd’hui, dans toute l’histoire de nos deux vies, cette idylle est bien trop fraîche pour pouvoir affirmer quoi que ce soit pour l’avenir. Et quand bien même, tu le sais, je ne t’ai jamais demandé de m’aimer jusqu’à ce que la mort nous sépare. Mais je commence quand même un peu à te connaître, je te sais fidèle et je le vois. Je te sais sincère, même lorsque c’est dans des moments où la vérité n’est pas forcément belle à dire ou à entendre. Alors, aime-moi, comme tu m’aimes déjà, et si un jour ça ne va pas, dis-le-moi aussi. Si ton amour s’épuise, s’il s’abîme, s’il disparaissait ou alors si une autre venait balayer toutes tes certitudes. Aimons-nous intensément et sans limites autant que nos deux cœurs pourront s’aimer et promettons-nous surtout de ne jamais se déchirer avec violence et de prendre plutôt soin l’un de l’autre avec toujours autant de bienveillance. Même lorsqu’il faudra prendre des chemins divergeant, si un jour cela arrive.
J’aime tout ce qui fait toi, sans parler de ta sensibilité, celle que je n’aurais jamais eue la chance de voir dans les yeux d’un autre. Mais bon, maintenant, ça n’a plus aucune importance, toi seul compte. J’aime tes yeux qui brillent lorsque je te parle avec émotion et ça me déchire de t’avoir vu pleuré par ma faute. Mais ça m’émeut tout autant de t’avoir vu à cet instant bien précis me parler avec ton cœur sans jamais faire preuve de la moindre once de colère, parce que nous le savons tous les deux, tu aurais été si injuste, et ça, ce n’est tellement pas toi.
Ton ego, de côté, parce que l’amour dépasse largement tout ça, et ça, tu n’as pas idée comme ça peut te rendre exceptionnel. Ça me fait t’aimer si fort, si tu savais …
Ton corps, qui te complexe parfois tellement, que j’aime pourtant si fort toucher, caresser, embrasser et sentir. Ton corps qui me pénètre, qui me remplit, lorsque nous ne faisons plus qu’un. Lorsque tu imploses en moi, lorsque j’explose autour de toi. Toi qui aimes mon corps en réciprocité. Ce corps que j’aime parfois si peu. Chacun de mes bourrelets, chacune de mes vergetures, chacune de mes cicatrices, mes varices et j’en passe. Rien de toutes ces choses pourtant superficielles qui en dégoûterait tellement que toi, tu ne vois même pas, dont tu ne fais pas cas. C’est assez dingue ça en vérité, tu ne t’en rends même pas compte. Sache-le quand même, c’est important. Aujourd’hui, tu as même réussi à insuffler en moi tellement de choses que j’en viens à aimer mon corps, chaque jour un peu plus. Ce gros ventre que je trouve aussi abîmé et disgracieux, je ne l’aurai jamais autant aimé depuis que tu es là, même si plus le temps avance et plus il grossit. J’adore que tu aimes mon gros ventre. C’est quelque chose de tellement fou, incroyable, tu n’as pas idée, crois-moi. Une totale révolution, un sans précédent.
Je ne remercierai jamais assez la vie pour m’avoir permis de croiser ton chemin, et d’avancer ainsi avec toi. Dans le couple, mais aussi dans la liberté, dans la solidarité, mais aussi dans la bienveillance et le plaisir, quel qu’il soit, sexuel ou non, douloureux ou pas et partagé, pas égoïste pour un sou.
Il me faudrait sans doute des centaines de milliers de mots encore pour te témoigner tout ce que je peux ressentir à ton endroit, mais j’ai décidé que cette lettre ouverte serait davantage spontanée qu’exhaustive.
Tu me manques toujours trop vite quand je te quitte, de plus en plus vite. C’est un peu le prix à payer malheureusement pour t’aimer autant, mais moi ça me va très bien. Ça me rend toujours plus excitée et impatiente de te retrouver, tu sais.
Ta petite loutre, ta petite chatte, qui t’aime.
[Je remercie tout particulièrement @rapportaucorps qui nous à fait ces superbes photos que j’ai trouvé idéales pour ce petit billet. Vous pouvez le contacter et voir son travail via instagram et twitter]