Mon éducation

 

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Avant de rencontrer l’homme qui devint mon Maître, je n’avais aucune notion sérieuse du BDSM. L’idée du sadomasochisme était pour moi la pierre précieuse renfermée dans la roche, un concept très brouillon et flou de ce vers quoi j’étais attirée depuis de nombreuses années. Je n’ai pas eu conscience de toute cette roche autour avant de comprendre que je pouvais atteindre diamant plus pure à l’intérieur. Commençait là un long et merveilleux chemin de pensée vers des principes de soumission, de philosophie de vie bien différents de ceux du monde extérieur dans lesquels j’étais renfermée depuis toujours. Des principes que nous nous sommes construit mon Maître et moi, qui nous sont propres et personnels, que nous ne partageons pas toujours même avec le monde BDSM, et d’ailleurs qu’importe !

Il n’a jamais été clairement étiqueté entre nous l’idée d’éducation à proprement dit. Néanmoins, je l’ai bien compris par moi-même : je ressens ses paroles comme des conseils, et j’écoute attentivement tout ce qui peux sortir de sa bouche. C’est comme ça, au départ comme n’importe qui j’étais septique, je découvrais mon futur Maitre, mais ses mots ont toujours eu du sens, beaucoup de sens et c’est grâce à cela que je l’ai pris au sérieux dès les premiers instants, c’était fondamental.

Toutes les conditions se sont réuni avec lui pour m’ouvrir à son éducation, et comme une thérapie personnelle pour valoriser sa confiance en soi, je me suis laissée tombée les yeux fermés dans ses bras ; les débuts du lâché prise.

A partir de cet instant, le processus éducatif était lancé…

  • Principes généraux.

Dans le BDSM, c’est parfois très prétentieux, « Soumise, je vais t’apprendre l’obéissance » Il n’en est rien pour nous. Dans ce qui pourrait sonner directif et contraignant, nous préférons plutôt être dans la remise en question, la réflexion constructive et le travail de fond. Enfin, quand je dis « nous » je parle du travail de mon Maître sur moi. De même que mon Maître ne m’a jamais dit « je vais t’éduquer » c’est moi qui me suis dit « Monsieur va m’apprendre la soumission et le BDSM, je vais écouter tout ce qu’il a à me dire, à me conseiller, à m’apprendre » Et vu comme ça, tout peut changer radicalement.

En dehors de ça, l’éducation est un principe fondamental du BDSM pour de nombreux couple, c’est l’essence même de la relation parfois. S’en remettre à son Maître, se dessiner à son image dans l’obéissance et l’accomplissement grâce à son éducation personnelle. Je trouve ça beau, je me complais à l’idée de me faire unique et personnalisée à ses yeux, puis de me dire que je suis exactement celle qui lui plaît et que je me perfectionne un peu plus tous les jours pour être celle qui lui fait du bien, qui lui correspond.

Malgré tout je ne fais pas de généralités, je sais que certains adeptes n’expriment aucun désir ni pour éduquer ou pour être éduqué et construisent ensemble des histoires d’un autre genre, avec d’autres fils conducteurs. L’idée d’éducation n’as de sens et de valeur que pour celui ou celle qui l’aperçoit dans sa relation. Pour notre couple il s’agit d’un non-dit que je trouve particulièrement charmant, sur lequel je ne focalise pas tant que ça.

Aujourd’hui encore j’apprends, je crois d’ailleurs que je vais continuer à apprendre perpétuellement tout au long de notre histoire. J’aime beaucoup cette idée. Je suis soumise docile, curieuse et évolutive.

L’obéissance est le principe par excellence mais malgré tout c’est aussi le plus ambigu. Obéir c’est bien, mais obéir parfaitement c’est surement triste, linéaire et ennuyeux. Ce qui est ambigu c’est ce goût tant pour l’un que pour l’autre, le tout et son contraire. Ce qui importe pour moi, c’est la sincérité des agissements. C’est-à-dire que je n’ai jamais cherché consciemment à désobéir. Sauf dans nos jeux, sur des petits détails d’importance mineur, pour lui donner un motif valable justifiant d’une punition à sa convenance. Lui désobéir est une idée qui ne me traverse même pas l’esprit, lui obéir est une priorité absolue. Malgré tout je ne suis pas parfaite, cela m’arrive de désobéir, généralement c’est parce que je n’ai pas mesuré l’acte comme étant désobéissant, alors j’accepte la punition sans pour autant me faire des nœuds au cerveau. J’apprends, simplement. La correction est souvent plus un jeu qu’une réelle correction, puisqu’elle nous satisfait tous les deux, se terminant souvent à coup de cravache.

Malgré tout je sais qu’une menace pèse sur moi, enfin, c’est presque une menace que je me fais à moi-même car mon Maître ne me l’a jamais réellement formulé. Je sais pertinemment que son autorité sur moi est à prendre au sérieux, que le jour où je désobéi réellement la réprimande sera bien plus qu’amer et regrettable. Là, il ne sera plus question ni de privation d’orgasmes ou de coups de cravache.

Justement, cela me permet une belle transition pour vous parler de la réprimande. C’est aussi un principe clé dans la relation D/s. Certains prennent ça très au sérieux, pour nous il s’agit surtout d’un jeu. Car comme évoqué précédemment, je ne sais pas ce qu’est une réelle correction, et ça je n’ai pas envie de le savoir d’ailleurs. Je trouve du fait que tout ça me rend davantage craintive et obéissante : la peur de la correction, la vraie. Car la menace est sérieuse et mon désir d’obéir est très fort. Je crois que pour qu’une éducation soit vraiment effective, cette notion est fondamentale. Si rien n’est à prendre au sérieux, alors l’éducation n’en a aucune valeur.

  • Mon éducation

Vous parler de nous sur ce plan est relativement délicat. Chaque jour développe un peu plus ma réflexion sur beaucoup de points, surtout des points personnels au sujet de ma vie privée. Plus les mois passent et plus le travail d’apprentissage est minutieux et subtil. Dans nos débuts, j’ai d’abord dû apprendre le vouvoiement, le respect et la dévotion. Des thèmes sur lesquels je n’ai eu aucun mal à apprendre, j’avais en moi cette prédisposition, cette envie et mon caractère était déjà forgé ainsi. Ce que j’ai appris de beaucoup plus noble c’est le sens et le poids de toutes ses choses. Le sens qu’avait ma soumission pour lui, en quoi je qualifiais ma relation, comment pourrais-je voir en lui l’homme qui dirige ma vie.

Je dessinais en moi les fondements de notre relation, la beauté de notre lien, la force de ma dévotion. Avant je n’avais qu’une très vague idée de tout ça, je ne savais pas à quel point j’étais crédule et ignorante vis-à-vis du BDSM. J’étais une page totalement vierge et désireuse, j’étais Alice au pays des merveilles. Alors que tout était terne dans ma vie, mon Maître m’a appris rien que par sa simple présence à révéler toutes les couleurs de mon quotidien. J’apprenais de nouveau à faire confiance à un homme, à me donner à lui, à tout donner. J’appris ensuite la liberté dans la soumission, la légèreté du lâché prise.

Aujourd’hui encore, je suis certaine que Monsieur, aussi modeste soit-il, ne se sent pas responsable de toute mon évolution. Je crois surtout que c’est inné chez lui, sa façon de me formuler ses paraboles, de me faire tout entendre et tout comprendre dans un cheminement de pensée des plus constructif. Bien entendu j’ai toujours été l’oreille la plus attentive possible et je n’ai pas reçu ses conseils en les appliquant bêtement dans leurs sens le plus brut et cloisonné.

Je découvrais ensuite l’écriture et mon Maître à fait naître cette passion en moi pour les mots. Je crois avoir là aussi une prédisposition mais c’est tout de même grâce à lui qu’aujourd’hui je me perfectionne et que je suis devenue cette bloggeuse que vous appréciez tant.

Au fil du temps, j’ai appris à m’améliorer grâce à lui. Voir le verre à moitié plein et calmer mes humeurs par exemple, même si mon Maître me dit toujours aujourd’hui que je suis beaucoup trop « Soupe au lait ». Il m’apprend la patience et lui seul sait à quel point j’en manque cruellement. Il m’encourage dès que je manque de motivation, remet les pendules à l’heure dès que je déconne un peu trop, etc.

En somme, il m’apporte une attention et une éducation du quotidien qui lui vaut amplement sa lettre de noblesse, celle du Maître…

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