Le monde du BDSM – à chacun ses vérités
Me heurtant très régulièrement notamment sur Facebook à de nombreux doutes à mon égard, à de nombreux préjugés sur moi, cela m’a donné l’idée d’en faire un article.
Avant toute chose je pense que comme il l’est écrit dans mon titre, à chacun ses vérités. Moi même j’étais assez rigide au départ, avant que m’on Maître m’ouvre les yeux, m’ouvre l’esprit. J’ai discuté avec une « soumise » (voyez je mets toujours les guillemets, car je ne considère pas cette femme comme une soumise encore maintenant) dans les tous débuts de mon blog, cette femme en question tout comme moi cherchait simplement à discuter, ce que nous faisions par le biais d’emails régulier. Nous faisions connaissance et elle me disait qu’elle n’aimait pas la douleur, pas l’humiliation, mais cherchait simplement à se soumettre (pour vous la faire courte) et je n’ai pas eu de cesse que de chercher à lui expliquer qu’elle n’était pas soumise dans le sens ou elle choisissait tout, dirigeait tout, et que si elle cherchait simplement à se soumettre, que très probablement pour cela elle devrait passer par la douleur et l’humiliation, pour moi c’est une évidence, mais pas pour elle. J’en ai tenu compte à mon Maître qui m’a quant à lui bien expliqué que même si pour lui j’avais raison, cela ne l’empêchait pas de se prétendre soumise si elle le voulait bien. Dans le fond, ça m’a beaucoup chagriné, puisque pour moi être soumise c’est une qualité, je ne lui voulais rien à cette femme mais je n’acceptait pas qu’elle puisse se prétendre ce que pour moi elle n’était pas, car dans le fond, on peu se soumettre ponctuellement, ou à moitié, certains arrivent à faire ça, à faire les choses à moitié, sans pour autant y voir de problèmes.
C’est alors que je comprends que je juge sans m’en rendre compte, car je rationnalise toujours tout par habitude, je ne suis rien n’y personne pour juger qui que se soit quant à sa qualité de soumis ou de Maître, je ne fait que constater les traits de caractère de chacun, je me fait une idée certes de chacun des gens avec qui je discute sur le net, ou encore quant à ceux qui cherchent à me descendre, qui sont en lien avec moi de près ou de loin, ce qui me permet aussi pour chacun d’en faire des amis ou des « ennemis »
Si je me permet de juger les autres, je n’ai rien à dire lorsque l’on me juge à mon tour.
Malgré tout, nous sommes (sans nous en rendre compte) sans cesse en train de se juger, de juger tout autour de nous, de se faire ainsi une idée du monde qui nous entoure, d’avoir l’esprit critique, et de faire des choix, et ainsi de nous permettre d’avancer selon nos idées, nos principes et nos attirances. Juger de ce qui nous est bon ou mauvais par exemple, c’est ce qu’on apprendre à faire très notre plus jeune âge, c’est ça l’autonomie, pouvoir juger au plus juste pour soit de ce qui est bon ou non pour nous, notre développement personnel, physique ou psychique dépend de notre « bon » jugement. Mais là ou s’arrête le jugement selon moi, c’est lorsqu’il empiète sur les autres, d’autant plus s’il est volontaire, et pire encore s’il est mal intentionné, dans un objectif dévastateur, et ça même la domination ne le permet pas ! On pourrait alors appeler ça tout bonnement de l’excès de zèle ou pire encore de l’abus de pouvoir. Etre Maitre ne justifie pas que l’on puisse écraser qui l’on veut quand on veut, justement ça donne selon moi une bonne idée de la qualité d’un Maître, ou même pas justement, d’un dominant tout court.
Comme j’ai pu l’écrire sur Facebook, je suis soumise parce que c’est ma nature, je le pense sincèrement, malgré tout cela ne m’empêche pas d’avoir du caractère. J’ai rejoint ce monde du BDSM que j’aime et que je chérie comme mon jardin secret. Car c’est l’endroit le seul ou je suis moi même, ou je m’ouvre et avoue ma nature telle que je le suis, sans vouloir faire comme tous le monde, ce que je fait dans ma vie vanille, rentrer dans le rang, passer inaperçue, effacée et invisible.
Malgré tout beaucoup de personnes qui partagent mon rapport à mes attirances sexuelles et mon mode de vie m’indiquent que j’inspire la méfiance car je ne suis pas « comme tous le monde ici », je suis désolée mais mes yeux en sortent de mes orbites à chaque fois, le BDSM est pour moi un monde libéré, d’exil sexuel, d’ouverture, ou les limites s’effondrent, les tabous disparaissent, et l’on me reproche de ne pas être dans le rang ??? La seule et l’unique ligne de conduite que je peut avoir, c’est celle que mon Maître m’impose. POINT
Je suis Soumise, selon la définition, mais jamais je ne m’évertuerais à vouloir rentrer dans le moule de la soumise « parfaite » car soumise peut être mais parfaite non, et ce n’est pas un objectif à atteindre ni pour moi ni pour mon Maître. On me reproche de ne pas être authentique, alors que justement, je le suis visiblement beaucoup plus que tout ceux-ci.
Je sais que ce monde BDSM impose à de nombreuses normes, mais ni pour moi ni pour mon Maître ce ne sont des normes que nous nous évertuons à obtenir. Je comprends que ça ai du sens pour beaucoup, mais si cela n’en à pas pour nous, aucun motif pour se forcer à y adhérer juste pour faire comme tous le monde et se faire accepter de la sorte !
Cela étant dit, j’ai pu rencontrer maintenant de nombreuses soumises et de nombreux Maîtres, et je comprends maintenant comme me l’a enseigné mon Maître que nous avons chacun nos propres vérités, nos certitudes, et nos croyances, et qu’il est de mon rôle de respecter chacune d’elle, même si je suis loin de les partager.
Je souris fièrement derrière mon écran en imaginant mon Maître (qui est actuellement loin de moi) me tapoter sur la tête comme à une enfant gentiment en me disant » c’est bien, tu est une bonne gosse » comme à son habitude. Je veut lui montrer que j’avance, et que je grandis de son éducation, tant par le physique, mais surtout par l’esprit, car tout ce joue là haut, et grâce à mon Maître je peu maintenant dire que je considère toutes les formes de soumission ou de domination possible, et que je ne tiens rigueur d’aucun préjugés ou d’idées préconçues à leurs égard en matière de domination ou de soumission. Car je n’ai aucune comparaison possible à faire entre moi et les autres, quels qu’ils soient. Je respecte les idées de tous même si elles n’ont aucuns rapport avec les miennes que je considère forcément comme les plus juste, il ne s’agit cependant là que de ma considération purement subjective et personnelle.