Prendre soin
Qu’il s’agisse des moments de séance et des moments hors séance, le “prendre soin” est fondamental entre nous. Car nous prenons soin l’un de l’autre à notre façon, et c’est très important. Se sont des moments privilégiés entre nous. Aujourd’hui, j’avais envie de vous faire un petit billet court et léger à ce sujet.
Les moments ou je prends soin de lui me donne cette proximité douce et tendre à son égard. J’aime prendre soin de mon Maître. Ainsi, je le remercie pour tout le bien-être qu’il m’apporte lui aussi et cela reste une très bonne occasion de se faire plaisir l’un et l’autre, avec davantage de douceur et de tendresse. Oui, oui, j’ai dit tendresse.
Concept fondamental
Même si nos pratiques sont basées sur la brutalité, il n’en reste pas moins que nous apprécions tous les deux à l’inverse un peu de douceur et de gentillesse. Mon Maître reste mon Maître, même s’il ne passe pas l’exclusif de son temps à me frapper et m’insulter, même si j’adore vraiment ça plus que tout le reste. Aussi, me malmener, c’est aussi prendre soin de moi. Mon Maître sait que lorsqu’il agit comme ça, il prend soin de moi, et reste très attentif à mon plaisir. Je crois même que le fait de prendre soin ou non de l’autre fait toute la différence entre un bon et un mauvais Maître.
Le “post-séance”
Les moments post séance sont les plus propices à la décontraction et à la douceur. Souvent, je masse mon Maître avec de l’huile et il s’endort comme ça. Cela me plait énormément. Au tout début de notre relation, je pensais qu’il n’était pas nécessaire dans une relation BDSM d’instaurer des moments pareils même très courts, ces instants de post séance. Aujourd’hui, je trouve ça fondamental. Ne pas rompre totalement alors que je viens de prendre cher, alors que je pleure par exemple, ce n’est pas si inutile comme j’ai pu le croire par le passé. Parfois justement lorsque je rompt, j’aimerais que mon Maître me laisse avec moi même, je l’ai parfois même réclamé après discussion. Sauf que pour lui c’est impossible, simplement parce qu’il prend trop soin de moi pour m’abandonner ainsi. Je n’ai pas compris son discourt bienveillant au moment ou il me l’a formulé. Maintenant je saisi beaucoup mieux cette envie chez lui de ne pas rompre brutalement et de me laisser, de m’abandonner sans surveillance, seule avec moi même et perdue dans mes émotions. Car le BDSM c’est fort, c’est intense, et je crois que lorsque l’on soumet quelqu’un, on ne peu pas l’utiliser et le jeter sans s’être au moins assuré que tout va bien ensuite… J’ai d’ailleurs lu un article vraiment superbe sur un blog tout aussi passionnant au sujet du moment post séance; il m’a fait comprendre toute l’importance de ces instants ou la pression redescend.
prendre soin de mon Maître
J’adore vraiment ces moments entre nous. En dehors du sexe et de la jouissance, j’arrive à lui apporter un mieux-être qui lui fait au moins autant de bien. Je peux lui apporter du plaisir autrement que par le biais du sexe. Je suis attentive à lui, je m’inquiète de son état physique et psychologique, je me sens bien lorsqu’il se sent bien, et inversement.
Voilà pourquoi je me sens satisfaite même lorsqu’il rencontre d’autres femmes; il en est très content et moi ça me fait plaisir de le voir aussi heureux. Son bonheur est une priorité, et même si je ne peux pas agir sur tous les plans de sa vie loin de là et malheureusement, je fais mon maximum cependant pour réussir à le satisfaire dans tout ce sur quoi je peux intervenir. Je l’encourage au quotidien, j’essaie d’égayer ses journées. Etre présente pour lui, sans non plus être de trop.
Les attentions du petit quotidien
Oui car me soumettre ne se résume pas en quelques séances de deux ou trois heures par semaine et après plus rien. Prendre soin de lui c’est l’accumulation de toutes ses petites bienveillances du quotidien.
Plus concrètement, je le masse, je le lave, je lui fait à manger, je le détend. Je prends le temps de le déshabiller à chacune de nos rencontres, j’aime beaucoup ça. Se sont autant de moments qui me réjouissent dans ma soumission. Je comprends ainsi comment il est possible de s’épanouir dans une soumission permanente lorsque la soumise vie au domicile du dominant.
J’ai le souvenir très fort de tous ses moments dont je ne parle jamais dans mes textes mais qui pourtant sont tout aussi importants que le reste parfois. Lors de notre séance au donjon par exemple, alors que nous passions la nuit à l’hôtel comme cela nous arrive assez rarement, nous avions partagé de longues heures tous les deux ou je l’ai d’abord lavé, puis séché, avec beaucoup de douceur et de délicatesse. Ensuite, une fois allongé je l’ai massé longuement sur tout le corps et je l’ai petit à petit laissé s’endormir, épuisé de fatigue. Dans cette chambre simple mais pourtant immense, calme et maculée de blanc, dans un lit énorme et moelleux. L’odeur de l’huile et la douceur de sa peau sur mes mains, le silence reposant et mon sourire tendre à le voir s’endormir devant moi. Je lui ai rendu tout ce qu’il m’a donné d’aussi fort et intense lors de cette fameuse soirée au donjon, ma façon à moi de le remercier.
Comme quoi nous ne sommes pas que deux brutes qui ne partagent que des moments de BDSM pure.
Aussi, je me rappelle d’une nuit assez atypique ou je l’avais rejoins à l’hôtel alors qu’il était en déplacement pour une journée de travail, un espèce de colloque de sa boite. Je m’étais glissé en douce vers 19h dans sa chambre alors que tous ses collègues se trouvaient dans les chambres autour. Je m’étais vite faufilée cravache et badine en mains dans sa chambre en croisant les doigts très fort pour qu’aucuns de ses collègues ne me surprenne dans le couloir. C’était très excitant ! J’avais passé ensuite trois heures à l’attendre dans sa chambre, laissant ainsi montrer notre excitation respective. Je m’étais pomponner pendant toutes ses heures avant qu’il ne rentre juste pour le plaisir de ses yeux. Lorsqu’il est revenu, très tard et exténué, il s’est laissé jouir très simplement sous mes doigts et s’est endormi alors que je le massait cette fois encore.
Pas plus tard que la semaine passé, lorsqu’il s’endort sous mes doigts et qu’il me dit “Je suis bien chez toi, j’ai l’air d’un pacha” il me fait sourire, ça me rend tellement heureuse. J’aime prendre soin de lui, c’est d’ailleurs si maigre compensation à côté de tout ce que lui peut m’apporter. Quand je pense à sa vie, à toutes ses responsabilités et toute cette énergie du quotidien, cette force en lui qu’il puise je ne sais où parfois, je suis bien heureuse de me dire que chez moi, il déconnecte quelques heures comme détaché d’absolument tout le reste. Une énième façon encore de prendre soin de lui tout simplement.
Je pratique sur lui le tantrisme et lui sur moi le Sado-masochisme. Bref, on se fait du bien comme on aime à le donner et à le recevoir, différemment l’un de l’autre.
Le désir de toujours bien faire
Bien entendu il faut rester naturel, prendre soin ce n’est jamais un acte forcé. Pourtant, même si cela coule de source, parfois il faut tout de même se faire violence pour arriver à ravaler ses difficultés pour pouvoir se permettre de toujours garder cette bienveillance. Mon exemple le plus frappant est le suivant : ses autres conquêtes; les autre femmes. Naturellement, et il le sait, je ne me réjouis pas d’avoir à l’idée qu’il donne de son temps et de son plaisir sexuel à d’autres femmes. Cependant, ce qui prime réellement, ce n’est pas ma jalousie égoïste, c’est son plaisir à lui. Et je le dit en toute sincérité ; s’il est heureux et s’il à besoin de rencontrer d’autres femmes pour son plaisir et son épanouissement personnel, alors je l’encouragerai toujours en ce sens.
Il faut avoir une certaine force d’esprit pour en arriver jusqu’à là c’est bien vrai. Cela n’a pas toujours été facile à vivre pour moi, comme en témoigne cet article de novembre dernier. Cependant je n’ai jamais perdu de l’idée que son plaisir était la priorité. Alors j’ai longuement réfléchi, j’ai fais du chemin pour arriver à me satisfaire de ses rencontres parallèles. Et aujourd’hui même si je suis toujours amer, se serait mentir que de nier que le fait qu’il couche avec d’autres femmes ne me dérange pas un peu. Je ne crois pas non plus que se soit de la jalousie, c’est surtout de l’égoïsme. Le voir baiser une autre ne me fait rien, ce qui me gêne c’est tout ce plaisir dont je ne suis ni la responsable, ni la récompensée. Donc, inutile de faire un scandale, simplement pour l’user moralement et finir par le perdre. Je ne suis pas ici pour le restreindre bien au contraire. Alors je me réjouis de tout ce qu’il vie, même si je n’en suis pas le point central. Je ne suis pas dieu, d’ailleurs personne n’est dieu, alors croire encore aujourd’hui que l’on peux être exclusif à quelqu’un pour l’éternité c’est un peu comme vivre au pays des bisounours.
C’est ce qui nous permet d’ailleurs aujourd’hui d’avancer vers d’autres plaisirs afin d’être comblé sur tous les plans de nos vies respectives : sentimentalement et sexuellement. Et je crois que ça aussi, ça fait partie du “prendre-soin”…