Les questions

Des questions pour penser l’avenir…

Ces dernières semaines, ces derniers mois, je me découvre une nouvelle vie. Une vie un peu comme celle que je menais avant mon Maître, mais avec de nombreux et lourds bagages en plus. Certains que je me traine comme des boulets à mes pieds et d’autres que je compte bien garder sous le bras aussi longtemps que je vivrais. Désormais je ne pourrais pas dire que tout est derrière moi, mais je crois que j’ai rétabli une certaine forme de calme dans ma tête pour pouvoir enfin penser l’avenir…

Pour réussir cependant à penser l’avenir, il faut que je me confronte à la réalité de mon présent et que je me pose enfin les bonnes questions. Il y a des milliers de questions à ce jour auxquelles je suis la seule à pouvoir trouver des réponses. Certaines, à 70% d’entre elles resterons secrètes et bien enfouies en moi, mais pour d’autres c’est différent. Mon article est encore une fois hors du commun, mais comme les autres de ces dernières semaines, il m’aidera à avancer et sensibilisera je l’espère les lecteurs que vous êtes…

Aujourd’hui, ces questions (et leurs réponses), les voici…

 

Pour commencer, c’est peut-être bête comme ça mais…. Comment je vais ?

Je pense que je vais… Ni bien, ni mal. Même si souvent j’arrive à faire abstraction de tout le mal qui me ronge pour essayer malgré tout de vivre pleinement la vie (qui reste globalement réjouissante, car mon Maître n’était pas le seul bonheur dans ma vie, même s’il était de loin le plus grand) que je mène. J’ai deux bras, deux jambes, un cerveau bien constitué et en pleine santé (enfin en tout cas je crois), des amis qui m’accompagnent, une famille qui m’aime, et tellement d’autres choses que certains n’ont pas la prétention d’avoir… Déjà je vis ! Et je crois que je suis vraiment loin d’être quelqu’un à plaindre, vraiment, mais alors vraiment pas.

Je suis remplie de positivisme, j’ai toujours été ainsi, mais parfois ce n’est pas si simple ni évident que ça de se remettre en selle. Pour l’heure je laisse le temps au temps et je ne me refuse aucune réjouissance car c’est ce qui m’aide à panser mes plaies.

 

Lorsque j’ai l’âme triste : dois-je cacher ma peine ou plutôt me plaindre et me faire plaindre ?

Voilà une question assez bête aussi mais si je l’écris c’est parce que je sais qu’elle est nécessaire. Ces derniers temps j’essaie de paraître « normale » car je n’ai pas envie de ressembler à une veuve noire. Pourtant, je sais que certains s’étonnent de me voir aussi joviale et enthousiaste si rapidement. Simplement j’essaie de ne pas jouer les Caliméros, d’une part c’est soulant et moi ça m’insupporte, je ne suis pas comme ça. Et je sais que même si certains d’entre vous me jugent, personne n’est dans ma tête. J’ai envie de dégager un message positif et encourageant plutôt que de toujours tout dénigrer et ressasser le passé. Bref, je veux avancer, me tirer vers le haut, toujours !

 

Suis-je devenue la soumise d’une communauté ?

J’ai le sentiment parfois de vivre dans une prison dorée. La soumise de plus personne face au jugement de tous. Chacun se laisse aller à son propre diagnostic à mon sujet. La plupart d’entre vous êtes très chaleureux à mon égard, j’ai reçu un soutien incroyable ces derniers temps. Mais il y a aussi une petite partie de lecteurs qui sautent littéralement sur l’occasion. J’ai l’air pour eux d’un trophée abandonné, que l’on prend, que l’on inspecte, que l’on discrédite ou à l’inverse ; dont on tente de s’emparer par tous les moyens. Les choses ne fonctionnent pas ainsi avec moi… D’autant plus que je ne suis pas un trophée. Je suis une soumise esseulée et je ne compte pas me laisser attraper par le premier venu. Je suis aujourd’hui désormais si loin de tout ça… Je n’exprime pas le désir de rencontrer quelqu’un qui me soumette à nouveau. Certains me disent que tout cela va passer… Je ne sais pas. J’ai besoin de sadomasochisme dans ma vie, au même titre que j’ai besoin de soumission ; cela ne veut pas dire que j’ai besoin d’un autre Maître dans ma vie.

La libre critique à mon sujet est devenue pour certains un vrai sujet de conversation récurant… Et j’aimerais tellement que ces gens m’oublient… Cela engendre des débordements de toutes sortes, et amplifie ma nervosité…

 

Mais alors pourquoi ne pas arrêter tous les réseaux sociaux si cela me pèse trop ?

Parce que je crois que c’est plus facile à dire qu’à faire. Parce que je crois également que c’est à double tranchant. Parce que les réseaux c’est 95 % de bon pour 5% du reste, mais ces 5% sont dévastateurs parfois. Ce que j’apprends à faire c’est à me connecter moins souvent et attacher moins d’importance à ces détracteurs virtuels. Il y a aussi une raison disons… sentimentale : je suis dépendante de Clarisse et aujourd’hui elle vit au travers des réseaux, et moi je n’ai pas envie de la faire mourir même partiellement. J’essaie donc de la sevrer petit à petit de tout ça, et de la concentrer sur l’essentiel : le blog et rien d’autre. Pour cela j’y travaille et les résultats sont assez encourageants 😉

 

Désormais, comment vais-je accueillir les inquisiteurs désireux plus ou moins honnêtes, plus ou moins bien cachés ?

Avec toujours la même sincérité : par la négative. D’ailleurs, les arrivistes m’ont déjà tous oubliés à l’heure qu’il est.

Ma plus grande peine aujourd’hui c’est que beaucoup cherchent à me mettre le grappin dessus et moi, tout ça m’agresse, renforce ma solitude… Je suis si seule, si incomprise aujourd’hui…

 

Beaucoup me jugent sur ma « nouvelle vie » en prétextant que je me remets bien vite de tout ce qu’il m’arrive… Vais-je vraiment trop vite ?

Le jugement des autres reste blessant c’est évident, mais il n’y a que moi qui puisse savoir ce par quoi je passe réellement ces temps-ci. Beaucoup des critiquants n’ont pas comprit je crois que notre couple D/s s’est éteint depuis des mois déjà, si ce n’est presque un an, et que nous nous sommes séparés en décembre 2016. J’ai passé des semaines entières dans le silence, mais ça, certaines personnes ne l’auront pas remarqué. Sur la fin de l’année 2016, j’ai eu beaucoup de mal à écrire, alors j’ai parlé d’autres choses que de nos moments ensemble qui étaient différents, intimes et fragiles (le subspace, l’interview, etc…) et j’ai réhabilité des vieux articles de séances. La seule séance que j’aurais écrite est celle de noël. Mes mots ne dégageaient plus rien, c’est la première fois que je suis restée sans inspiration devant mon clavier, sans savoir quoi écrire ni comment. Je voulais me persuader qu’il y avait encore de l’envie dans les yeux de mon Maître alors qu’il n’y en avait plus… J’aurais trouvé la moindre petite étincelle dans ses yeux je crois… Mais là c’était évident, c’était fini, et ça me déchirait le cœur un peu plus à chacun de ses prétextes, de ses mensonges… Bref. Je suis entrain de réaliser une fois encore qu’il me fait moins mal désormais qu’il se tient loin de moi. Notre relation était dévastatrice et ça je ne l’aurais pas supporté plus longtemps. J’ai pris les devants, j’ai eu ce courage alors qu’il me mentait encore et encore, et qu’il aurait continué à le faire aussi longtemps que mon âme, mon cœur et mon corps auraient trouvé la force de l’endurer. C’était une libération et un ravage en même temps, ce sentiment mélangé qui me sauve et me tue en même temps, à l’image toute entière de notre relation ; toute aussi passionnée que dévorante. Mais je ne regrette rien, je ne regrette pas d’avoir fait l’effort pour nous, d’avoir toujours désiré rester auprès de lui. J’ai longtemps voulu le quitter par égoïsme, mais je n’aurai jamais réussi à l’abandonner. Aujourd’hui c’est lui qui m’aura abandonné, et ça… Lorsque j’ai posté mon article de rupture, j’avais déjà surmonté ma phase de crise, car de toute façon, je n’aurais jamais réussi à écrire avant…  Alors aujourd’hui, je n’ai pas vraiment de culpabilité à me montrer dans la perspective positive dans laquelle je me trouve à essayer de me reconstruire une vie, même si je n’y arrive pas, je n’y arrive plus…

 

Et pour ce qui est de l’écriture d’ailleurs ?

Et bien là c’est très positif ! J’ai ressenti cette envie en moi qui dépassait tout, et contre toute attente, me séparer m’a donné de nouveau l’envie, comme si j’étais libérée de ce qui m’empêchait d’écrire ces derniers mois, comme si j’étais bloquée dans ce climat insupportable. Cette fois ce qu’il me manque c’est le partenaire, mais je crois que si réellement j’en voulais un, je le trouverais, d’ailleurs j’en rencontre quelques uns, sans attache… Et j’écris à nouveau !  Je suis devenue par la force des choses une fille sans attache… C’est assez terrible à dire pour quelqu’un qui se sent soumise au plus profond d’elle. Mais j’ai le sentiment sincère que mes « points d’attaches » ont été violement arrachés… Je suis détruite là où je pensais qu’on ne pourrait jamais me détruire, j’avais une confiance absolue en mon Maître. Comme quoi aussi le meilleur des dominants à vos yeux peut s’avérer devenir un jour le pire qu’il soit dans ses actes envers vous… J’apprends qu’on ne peut effectivement avoir confiance qu’en soi-même et qu’il n’est résolument plus possible pour moi de me donner avec autant d’abnégation. Je croyais que mon Maître aurai compris la force de mon don de par son histoire, je pensais qu’il prendrait davantage soin de moi… Je me suis trompée…

Pour en revenir à l’écriture, j’essaie de me trouver un compromis, une façon de vivre ma soumission et mon masochisme au travers des autres et de ce qu’ils ont de bon à m’offrir tout en leur offrant réciproquement. Ma rencontre avec XX et XY en est le parfait exemple. J’espère à l’avenir pouvoir les rencontrer à nouveau, et rencontrer d’autres pratiquants qui partagent cette envie avec moi. Ecrire sur nos chemins qui se croisent, nos fantasmes respectifs, etc… Je crois que j’ai trouvé ma parade pour l’avenir proche. Encore faut-il avoir confiance, rencontrer des personnes humbles et sans jugement… C’est peut-être triste, peut-être dégueulasse ce que je vais dire là mais… je ressens ce monde du BDSM comme un monde agressif et prétentieux, jugeant, depuis que je suis « seule ». Mon monde BDSM lui était beau et merveilleux, mais je crois surtout que c’était le cas parce que mon monde ce n’était pas le BDSM, mais c’était Lui, rien que lui… Et c’était parfait pour moi. Désormais, je prends conscience de tellement de choses… Et ça m’attriste un peu…  Je dois apprendre à faire les bons choix, seule, et à m’endurcir…

Les questions encore plus existentielles…

 

Après tout, est-ce que sans mon Maître Clarisse Calliopé devrait-elle toujours exister ? Dois-je redevenir anonyme ?

Ou plutôt c’est surtout : pour quoi faire ? C’est de loin la question la plus délicate que j’ai eu à me poser ces derniers temps. Peut-être que je le devrais, mais est ce que je le pourrais ? Cela sous-entendrait de renier l’éducation de mon Maître, tout ce que l’on a vécu ensemble, et faire comme si rien n’avait existé : je n’en ai ni l’envie, ni le besoin.

J’ai bien compris aussi avec la réflexion que j’existe toujours, que mon Maître soit avec moi ou pas. Soumise-blog.com et Clarisse C. font partie de moi, et moi je suis toujours bien là, avec un désir toujours aussi fort qu’au premier jour, qu’il s’agisse de l’écriture ou du BDSM.

Surtout qu’il y a désormais une donnée non négligeable dans cette équation ; mon « exposition ». Tantôt envahissante, elle peut s’avérer être une alliée, voir un véritable privilège !  Grâce au blog je connais aujourd’hui beaucoup de monde que j’ai pu toucher par mes textes, des gens pour moi dignes d’intérêt avec qui je souhaite rester en contact et avec qui partager encore bien des choses !

Alors non je ne quitterais pas le blog et encore moins Clarisse Calliopé, puisque Clarisse : c’est moi ! Seule ou avec mon Maître. Et cela me laisse aussi la possibilité fabuleuse de pouvoir me dire que si un jour cela devient davantage un fardeau pour moi plutôt qu’un plaisir, je pourrais quitter cette « vie » d’un simple clic 😉 Mais je n’en suis vraiment pas là, bien heureusement.

 

Suis-je dans l’apologie de mon nombril ?

Je crois que oui. Avant, je faisais tout ça pour mon Maître, pour notre relation. Aujourd’hui il n’y a plus que moi, alors oui, naturellement, de ce fait : tout tourne beaucoup plus autour de moi, et je n’aime pas vraiment ça… C’est pourquoi je vais y remédier très prochainement, avec des projets tous plus sympa les uns que les autres… Mais pour l’heure, je n’en dirai pas plus. Je m’en réjouis déjà.

 

Que faire du collier ?

Je pensais que pour moi tout coulerait de source au sujet du collier, mais ce n’est pas si simple en réalité. Tout ce qui compte c’est ce qu’il représente pour moi, et à ce sujet il n’y a aucun doute. Mais cette fois qu’est-ce que j’en fait ? Je l’encadre, je le laisse prendre la poussière au fond d’un tiroir, ou je continue à le porter ? Après tout ce n’est qu’un symbole parmi tant d’autres. Il devient obsolète aujourd’hui, mais me ramène cependant à de très beaux souvenirs. Pour l’heure il m’accompagne encore souvent, en secret. Pour ne pas mettre les gens mal à l’aise, je n’ai pas dans l’idée de le porter devant un tiers. Un jour peut-être, je l’espère j’arriverai à m’en séparer, ou à le réinventer je ne sais pas. Je rêverai secrètement qu’un jour ou l’autre quelqu’un me le réclame pour en faire quelque chose de nouveau, d’évolué, mais je sais pertinemment que tout cela reste de l’ordre du fantasme. Je ne sais moi-même pas ce que je veux…

 

Une seule demi-heure dans toute une histoire peut-elle changer la face du monde dans lequel je vie ?

Mon Maître s’il me lit encore comprendra parfaitement le sens de cette question, et à celle-ci, plus le temps passe et plus j’ai le sentiment sans équivoque que malheureusement la réponse est oui…

Lorsque l’empathie et la compréhension la plus bienveillante soit elle laisse place à une déception que jamais l’on puisse imaginer recevoir de quelqu’un d’inestimable à ses yeux, c’est tout un univers qui se renverse. J’ai longtemps voulu me convaincre que je faisais erreur dans mon jugement, que j’étais trop submergée par la colère et l’injustice pour avoir le regard clair sur les choses, à tort.

Il est des choses dans la vie qui sont impardonnables bien qu’elles deviennent un jour ou l’autre, par la force du temps douloureusement acceptables… Mais ça, vous le savez très bien déjà…

Et le futur alors ?

 

Que va devenir ma sexualité ?

Très certainement beaucoup plus discrète. D’ailleurs elle l’est déjà. J’entretiens une relation « cachée » qui me fais aujourd’hui beaucoup de bien je dois l’avouer. J’essaie de cultiver mon jardin secret, que j’ai jadis un peu délaissé. Et partager avec cette personne une intimité absolue me satisfait sur bien des points =)

Ensuite, je compte bien concrétiser de nombreux fantasmes, faire des choses que je n’ai encore jamais eu l’occasion de faire, que je ne pouvais pas faire également ; faute de temps, faute de disponibilité, faute de mon Maître aussi (bien entendu, je n’ai pas peur de le dire) Si le destin et les bonnes rencontres me le permettent évidemment…

 

Que va devenir ma soumission ?

Alors là je ne sais pas. Ma nature de soumise reste intacte, mais mon désir pour la soumission, celle que j’ai pu vivre avec mon Maître s’est évanoui avec sa disparition… J’aimerais rêver aujourd’hui mais je sens mes liens arrachés, rencontrerai-je quelqu’un qui saurai me redonner goût à tout ça… J’ai du mal à y croire, j’aimerais tellement pourtant…

 

Comment j’envisage l’avenir ?

Passionnant je l’espère ! Surprenant ! Fait de découvertes, de plaisirs infinis, toujours au plus proche de mes envies, de mes désirs et de mes perversions… J’ai foi en l’avenir et si le destin s’accorde à m’apporter à nouveau des moments heureux, je serais quant à moi prête à tout pour les encourager et les recevoir ensuite pour les apprécier à leurs justes valeurs.

 

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