Soumise libre, l’attente du devenir

Souvent, il est question d’éducation. Lorsque l’on parle d’une soumise, c’est toujours en partant du principe qu’elle a un Maître, qu’elle n’est pas seule. Alors, autant il existe des kilomètres de réflexions au sujet de l’éducation, de la façon dont les femmes soumises évoluent lorsqu’elles sont sous la coupe d’un homme, en couple dans le BDSM, mais lorsqu’il y a rupture, c’est le vide complet.


On peu dire quelque part qu’une femme sans Maître n’est plus tout à fait soumise. Selon moi, selon mon ressenti, elle perd tout à coup de sa superbe. Car j’ai le sentiment que c’est le Maître qui met en lumière, c’est grâce à lui et par lui que la soumise se magnifie. Seule, tout s’éteint. La liberté oui, mais à quoi bon être libre dans un océan de néant.


Le formuler, le reconnaître me coûte énormément. C’est dur de concevoir que j’ai toutes les ressources en moi, mais que je ne puisse absolument pas les exploiter seule. Écrire devient presque pénible lorsque personne n’est là derrière moi pour m’impulser cette envie qui pourtant sommeil en moi.


Il est aussi assez impressionnant de voir à quel point la femme soumise en moi dépend d’un Maître pour son épanouissement. C’est pourquoi je suis quasiment certaine aujourd’hui de pouvoir affirmer que seule, je ne peux être que malheureuse. C’est assez triste comme constat, mais je suis faite ainsi, j’en prends conscience chaque jour un peu plus.

Plus je grandis et plus j’apprends à me connaître, notamment en tant que soumise. Lorsque je suis partie, il y a maintenant un an et demi, j’ai cru qu’une fois libre, je serais plus heureuse, je pourrais aller au bout de toutes mes envies les plus folles, toutes celles qu’il me refusait. Finalement, je n’ai pas réussi à faire tout ce dont j’avais réellement envie, car j’étais seule, et vivre tous ces beaux fantasmes sans Maître étaient parfois impossible, parfois sans intérêt. J’ai compris que pour être heureuse, il fallait que moi aussi, je rende un Maître heureux, et c’est uniquement de cette façon que je pourrais m’accomplir.


Traverser ces moments de solitude a mis mon mental à rude épreuve, mais j’y ai vu là toute la force d’esprit qui me caractérise. Aussi, les hommes ne m’ont pas toujours aidé, et pour ce qui est de mon entourage, il est resté ignorant face à tout ça. Alors, je tenais à me féliciter, oui. Parce que j’ai réussi à tenir bon, parce qu’aujourd’hui, les beaux jours arrivent enfin, parce que je pense que comme tout le monde j’ai droit au bonheur et que j’ai besoin de me donner davantage de courage et de confiance en moi pour pouvoir avoir enfin confiance en l’avenir !


Je voulais également apporter mon témoignage à toutes les femmes qui traversent des épreuves similaires. Être soumise, c’est une vulnérabilité, mais c’est aussi et surtout une force. La difficulté ne doit pas devenir une faiblesse et la patience une contrainte, mais plutôt une arme.


Je ne quitte pas cette aventure, car je suis pleine de force et toujours pleine d’envie. Je laisse renaître le désir, lentement. J’espère de tout mon cœur vivre la rencontre qui me fera totalement chavirer. J’ai hâte de pouvoir renouer avec tout ce dont je me prive depuis un moment. J’ai hâte de pouvoir retrouver l’inspiration et réécrire des articles séances avec autant d’émotions autant dans la retranscription que dans le vécu.


Croisons donc les doigts pour l’avenir, qu’il nous soit heureux et plein de belles promesses ! Ces mauvaises passes ne deviendront qu’un lointain souvenir un beau jour.

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